Rachid TIGHILT : le maître incontesté de la peinture kabyle !
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Rachid Tighilt devant une de ses reproductions du grand peintre "orientaliste" Etienne Dinet
Ce jour là a bien marqué ma conception artistique à jamais, néanmoins mon regard sur les arts plastiques et la peinture en particulier. Par une après-midi ensoleillée, nous descendîmes ensemble Samia et moi de l'université de Bouzaréah vers Alger. Samia voulait me présenter son oncle photographe qui tenait sa "boutique de Kodak" comme on l'appelait à l'époque juste en face de la salle El-Mougar. Un local dont les vitrines étaient ornées de photos représentant la Kabylie dans toute sa splendeur : des photos rares et hors du temps. Des villages kabyles, des paysans, des paysages, les uns en couleur et les autres en noir et blanc qu'on se croirait dans un conte kabyle. Et puis des scènes de la vie quotidienne, des travaux des champs : moissons, labeurs et cueillettes d'une époque très reculée. Des scènes que j'ai retrouvé des années plus tard en visitant l'atelier de Millet et celui des peintres de Barbison et bien entendu chez Van Gogh à Auvers et Arles. Van Gogh qui avait reproduit bon nombre des euvres de Millet, toutes relatives à la vie paysane.
Après avoir fait connaissance avec son oncle, un personnage fort symphatique dont le visage -tel qu'il m'est resté en mémoire- ressemble par sa rousseur à celui de Vincent V. Gogh, Samia m'invita à visiter une exposition de peinture à El-Mougar, à deux pas du studio de photographie de son oncle. En ouvrant la porte de la salle d'exposition : le choc ! Mes yeux se heurtèrent à la première toile ! "Village de Taourirt Mokrane" si ma mémoire est bonne !...Bouche bée, skotché et suspendu au tableau, le monde autour n'existait plus à mes yeux. Je passe à une autre toile, puis à la suivante. Je reviens à celle d'avant. J'étais hors de moi. Je me sentais devenir tout rouge. Une chaleur incandescente montait en moi. Samia n'avait rien compris. Comme si on faisait rentrer un enfant dans un magasin rempli de milliers de jouets. Soudain, je tombe sur une toile d'une jeune fille, habillée d'une "fouta kabyle" et d'un foulard également kabyle et qui semblaient d'une grande taille sur le corps de la jeune enfant. Tête penchée et appuyée sur un mur de bique rouge dont le réalisme vous donne le vertige.
Des années et des années se sont écoulées, mes lectures et mes découvertes des musées : le musée de Picasso, le Louvre, le musée d'Orsay et son trésor de peinture impressionniste, de la maison de Monet à Giverny et celle de Caillebote ...car comme disait, à juste titre, Renoir : "C'est dans les musée qu'on apprend l'art"...Depuis, mon approche s'est complètement métamorhosée, mais la peinture de Rachid Tighilt restera comme une empeinte indélébile dans mon imaginaire artistique.
Avant de vous présenter quelques une des oeuvres de cet artiste de talent, je remercie Kais Hocine qui, en acceptant mon invitation sur Facebook, m'a permis d'accéder au mur de Rachid Tighilt. Kais Hocine, grand peintre lui aussi et chanteur de surcroit, était au fait l'ami de Rachid qu'il avait cotoyé durant sa formation à Mostaghanem.
celà se passe de commentaire ! Fihel awal !
Sans doute un hommage à son père. Grandiose ! "Mon vieux" me fait penser à mon défunt père et à la chanson de Daniel Guichard : "Mon vieux"
Non, ce n'est pas une photo !!!!!! C'est de la peinture à l'huile du maître !
Je n'ai rien à dire !!!!! Le peintre n'a pas besoin de mots, car ces derniers ne peuvent pas traduire tous nos sentiments.
Si Rachid le permet, j'intitule cette oeuvre "Les cousines qui chuchotent" ou tout simplement : "chuchotements"...pour ne pas copier un certain peintre !
Publié dans "Algérie Actualité".
J'adore !!!....Vous savez que Van Gogh s'est coupé son oreille pour l'offrir -si je ne me trompe pas - à son "ami-ennemi" le peintre de Pont-Aven, Paul Gaugin...Quel hommage !!!!!! Magnifique !
Par Tah'art.